HEUREUX CEUX QUI SONT PERSÉCUTÉS
Matthieu 5.10-12
La dernière Béatitude de l’évangile de Matthieu se présente de la façon suivante.
Matthieu 5.10. Heureux ceux qui sont persécutés à cause de la justice, car le royaume des cieux est à eux!
11 Heureux serez-vous, lorsqu’on vous insultera, qu’on vous persécutera et qu’on répandra sur vous toute sorte de mal, à cause de moi.
12 Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse, parce que votre récompense sera grande dans les cieux, car c’est ainsi qu’on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés.
Souffrir à cause de la justice
La bénédiction mentionnée ici concerne ceux qui souffrent. Encore une fois, le Seigneur Jésus bouleverse notre échelle des valeurs. Le système de valeurs de notre monde considère avec bien peu d’estime ceux qui souffrent. ‘Misérables sont ceux qui souffrent,’ devrait-on lire. Ils sont ceux que l’on devrait prendre en pitié. L’enseignement de Jésus nous force à voir la souffrance sous un angle totalement différent. Selon l’opinion de Jésus, ceux qui souffrent devraient faire l’envie des hommes. Ils sont proclamés bienheureux par Dieu.
Voyez-vous, tout est une question de perspective. Si vous raisonnez selon la pensée de la chair, vous chercherez à éviter la souffrance à tout prix. Mais si votre raisonnement est conduit par l’Esprit, la souffrance que l’on subit en servant Dieu devient un privilège.
Précisons que Jésus ne parle pas ici de la souffrance dans son sens général. Il ne s’agit pas de la souffrance que nous éprouvons lorsque nous sommes atteints d’une maladie sérieuse ou lorsque nous perdons notre emploi par exemple. Ces situations sont pénibles pour tout le monde. Pour le chrétien, elles peuvent servir à glorifier le nom de Dieu lorsque son attitude vis-à-vis la souffrance se distingue de celle que présente l’homme naturel. Mais là n’est pas la question. Dans cette Béatitude, le Seigneur Jésus fait référence à un type particulier de souffrance qui affecte le chrétien authentique. Il s’agit de la souffrance occasionnée par la défense de la justice. Cette souffrance touche seulement ceux qui vivent avec piété, ceux qui mènent une vie d’attachement à Dieu et à sa justice.
Nos mauvaises actions peuvent également nous causer de la souffrance. Mais répétons-le à nouveau. Notre Béatitude fait mention d’une souffrance qui apparaît dans un autre contexte. Il est évident que ceux qui vivent dans le péché, même s’ils souffrent, ne peuvent pas s’attendre à être les objets de la bienveillance de Dieu. Le Seigneur ne bénit pas ceux qui souffrent à cause de leurs iniquités. Jésus parle uniquement de la souffrance éprouvée par un esprit soucieux de la justice.
Celui qui aime la justice et qui veut vivre dans un esprit d’attachement à la justice doit s’attendre à être persécuté. L’apôtre Paul affirme en 2Timothée 3.12 que ceux qui cherchent à vivre avec piété et droiture connaîtront inévitablement la persécution. Or, tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ seront persécutés.
Le croyant n’a pas besoin de rechercher activement la persécution pour en faire l’expérience. Elle se présente à tous ceux qui vivent avec intégrité leur foi en Dieu. Si vous n’avez pas encore souffert à cause de votre foi, il y aurait peut-être lieu d’examiner votre vie spirituelle. Satan ne perd pas son temps à attaquer ceux qui ne lui causent aucun trouble. Pourquoi le ferait-il? Le diable persécute seulement ceux qui ont l’audace de lui tenir tête. Et vous vous opposez à lui lorsque la gloire de Dieu transparaît au travers de votre vie. Vous voyez pourquoi ceux qui sont persécutés ont la faveur de Dieu. La persécution qui vous afflige devient en quelque sorte la preuve de votre résistance face à l’ennemi. Vous faites obstacle à Satan en menant une vie qui porte l’empreinte de la justice. Si vous obéissez aux commandements bibliques, tenez pour assuré que la persécution fera tôt ou tard son apparition dans votre marche avec Dieu.
La souffrance comparée à un portail
Car le royaume des cieux est à eux. Le royaume de Dieu appartient à ceux qui sont persécutés à cause de Christ. Dans le livre des Actes, la souffrance est présentée comme étant une porte qui s’ouvre sur le royaume de Dieu. Tous ceux qui veulent pénétrer dans le royaume des cieux devront franchir cette porte. En d’autres mots, l’entrée dans le royaume des cieux implique une souffrance à laquelle nous devons nous soumettre. Lisons Actes 14.22. On nous raconte ici que Paul était la victime d’une vive persécution. On venait de le lapider et tout le monde le croyait mort. Lisons ce passage à partir du v. 19.
Actes 14.19. Puis survinrent d’Antioche et d’Iconium des Juifs qui gagnèrent les foules, lapidèrent Paul et le traînèrent hors de la ville, pensant qu’il était mort.
20 Mais les disciples l’entourèrent; il se leva et rentra dans la ville. Le lendemain, il partit pour Derbe avec Barnabas.
21 Après avoir évangélisé cette ville et fait un assez grand nombre de disciples, ils retournèrent à Lystre, à Iconium et à Antioche;
22 ils affermissaient l’âme des disciples, les exhortaient à demeurer dans la foi, et disaient: C’est par beaucoup de tribulations qu’il nous faut entrer dans le royaume de Dieu.
Comment nous faut-il entrer dans le royaume de Dieu? Par beaucoup de tribulations, en passant par beaucoup d’épreuves et de souffrances. Voilà un verset qui propose une représentation plutôt graphique de la souffrance. On peut presque imaginer la souffrance comme étant une sorte de portail donnant sur le royaume de Dieu. Vous devez entrer dans le royaume de Dieu en traversant cette porte, par beaucoup de souffrances. En conclusion, notre admission dans le royaume de Dieu s’accompagne d’une certaine dose de souffrance qu’il faut savoir accepter. Sa présence ne devrait pas constituer une surprise pour personne.
Cette relation entre la souffrance et le royaume de Dieu se retrouve également dans les paroles de Jésus en Luc 13. Il dit en Luc 13.24, Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite. On s’efforce d’entrer dans quel lieu? Dans le royaume de Dieu. Comment y parvient-on? En utilisant la porte étroite. Que représente la porte étroite? Elle représente la souffrance, les tribulations, les épreuves. L’évangile de Matthieu précise que la porte donnant accès à la vie éternelle est étroite et le chemin qui y mène est difficile (Matthieu 7.14). Le Seigneur ne trompe personne. Il nous montre les faits tels qu’ils sont, sans chercher à minimiser les problèmes.
Vous désirez entrer dans le royaume de Dieu? Ce ne sera pas aisé, nous dit Jésus. Beaucoup de gens tenteront d’entrer mais peu réussiront. Car la porte est étroite et il faut s’appliquer à la traverser. Il y aura des luttes, des souffrances, de la persécution. C’est pourquoi le Seigneur nous dit que celui qui refuse de porter sa croix, celui qui ne veut pas suivre Jésus sur le chemin de la crucifixion, celui qui rejette l’idée de renoncer à sa propre vie, celui-là ne peut pas devenir son disciple.
À plusieurs endroits, les Écritures présentent la souffrance comme étant une bénédiction spirituelle que le croyant devrait accueillir avec joie. Le disciple qui a saisi le sens biblique de la souffrance a appris à en apprécier la valeur spirituelle. J’aimerais maintenant vous donner huit raisons qui expliquent pourquoi la souffrance concoure au bien du chrétien. J’espère que ces huit points, tous tirés de la Bible, vous aideront la prochaine fois à faire face à l’adversité en gardant une attitude constructive.
La marque du chrétien
Tout d’abord, nous nous réjouissons dans nos souffrances et nos persécutions car elles démontrent que nous n’appartenons pas à ce monde. C’est ce que Jésus affirme en Jean 15.19.
Jean 15.19. Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui est à lui; mais parce que vous n’êtes pas du monde, et que je vous ai choisis du milieu du monde, à cause de cela le monde vous hait.
Si vous raisonnez comme le monde raisonne, si vous vous conduisez comme le reste du monde, ou encore, si vous parlez à la manière du monde, le monde ne vous persécutera pas. Il n’a aucune raison de vous causer des ennuis. Vous faites partie du monde et le monde aime ce qui lui appartient. Mais lorsque vous êtes différents, lorsque vous montrez clairement que vous n’êtes pas du monde, le monde aura de la haine pour vous. Vos traits distinctifs de chrétien exposent au grand jour les péchés du monde, et à cause de cela, le monde vous persécutera.
En d’autres mots, vous devez vous attendre à être persécutés lorsque vous portez l’empreinte du chrétien authentique, empreinte qui démontre que vous n’êtes pas du monde. En quoi consiste ce signe distinctif? Il se définit par la justice qui se dégage de votre vie. Le monde déteste la justice parce que la justice fait voir les péchés du monde. Avez-vous déjà noté le malaise subtil que peut ressentir un pécheur en présence d’un homme juste? Par la seule droiture qui émane de cet homme, le pécheur se sent condamné pour ses mauvaises actions. Le monde, dont les péchés sont cachés dans les ténèbres, éprouve une gêne évidente en la présence du Christ. Le Seigneur Jésus, celui que l’apôtre Jean appelle ‘Le juste’ (1Jean 2.1), par sa vie sans péché, met en lumière les impuretés morales du monde.
Vous êtes différents du monde car vous ne vivez pas pour les choses éphémères que ce monde peut offrir. Vous vivez pour un monde à venir. Vos priorités ne sont pas les mêmes et vous ne vous conduisez pas de la même manière que le reste de la société.
L’homme de ce monde accorde une grande priorité à l’argent. Nous le savons tous. L’argent procure à celui qui en dispose de l’influence, un prestige social, une certaine satisfaction matérielle. Mais voilà que par votre vie, vous déclarez au monde que tous ces avantages ont perdu de leurs attraits à vos yeux. Vous avez d’autres priorités. Vous ne cherchez plus à amasser les richesses trompeuses de ce monde. Vous vivez maintenant pour Christ et sa justice. Une telle perception de la vie transmet le message que vous désapprouvez le système de valeurs de ce monde. Cela indispose votre entourage. Vos convictions les dérangent. Tôt ou tard, vous ferez l’objet de leurs critiques car le monde se rend bien compte que vous n’êtes pas un des leurs. Ainsi la persécution que vous subissez constitue la preuve tangible que vous n’appartenez pas au monde. Vous appartenez à Christ, et Dieu est votre Père.
Purifier la foi
Il y a une deuxième raison qui fait de la souffrance une expérience à accueillir avec joie : elle purifie notre foi. Les tribulations servent à montrer la qualité de notre foi. C’est ce que l’apôtre Pierre nous dit en 1Pierre 1.6-7.
1Pierre 1.6. C’est là ce qui fait votre joie, quoique maintenant, puisqu’il le faut, vous soyez attristés pour un peu de temps par diverses épreuves,
7 afin que l’épreuve de votre foi, plus précieuse que l’or périssable qui cependant est éprouvé par le feu, ait pour résultat la louange, la gloire et l’honneur, lorsque Jésus-Christ apparaîtra.
Voyez-vous pourquoi la souffrance peut avoir un effet bénéfique? On débarrasse l’or de ses impuretés en le soumettant à un feu intense. Il en est de même de la foi sur le plan spirituel. Lorsque votre foi est soumise à la chaleur cuisante du feu, lorsqu’elle est éprouvée par toutes sortes de difficultés, elle s’en trouve purifiée. La qualité de votre foi est mise à l’épreuve au travers de la souffrance et nous pouvons en apprécier la valeur dans votre manière d’agir face à l’adversité.
Vous savez, il est facile de faire une déclaration d’allégeance à Dieu quand tout le monde se montre aimable à votre égard. Il est agréable d’être un chrétien quand les frères et les sœurs en Christ vous encouragent par leurs sourires et leurs actions. Vous vous sentez aimés. Vous sentez qu’on vous apprécie. Avec de telles faveurs, on serait fou d’élever une objection contre l’invitation de devenir un chrétien. Mais attendez qu’on vous persécute à cause de votre foi en Christ. Il ne sera plus aussi agréable d’être un chrétien. Combien de disciples demeureront fidèles à Christ sous la persécution? Combien de chrétiens resteront loyaux envers Dieu lorsque l’église doit faire face aux attaques de Satan ou du monde? Ces moments de tension permettent d’éprouver la valeur de la foi de chacun. Ils nous donnent l’occasion de distinguer le vrai du faux. La souffrance a un effet purificateur sur l’église dans le sens qu’elle éprouve la réalité de la foi de ceux qui la composent.
Rompre avec le péché
Troisièmement, la souffrance nous aide à délaisser le péché. Le feu de la persécution nous amène à rompre avec le péché. C’est ce que nous lisons en 1Pierre 4.1.
1Pierre 4.1. Ainsi donc, Christ ayant souffert dans la chair, vous aussi armez-vous de la même pensée. Car celui qui a souffert dans la chair en a fini avec le péché.
La traduction de la Bible Ostervald est encore plus frappante. Celui qui a souffert en la chair a cessé de pécher. La personne qui a souffert dans son corps en arrive au point qu’il a cessé de pécher. Cela signifie qu’il cesse de fréquenter le péché. Il tourne le dos au péché, au monde, et à la chair. La personne qui accepte de plein gré la souffrance que lui cause son allégeance à Christ a par le fait même coupé ses liens avec le péché. Il a choisi de renoncer à lui-même et d’ignorer les désirs de la chair. Il a pris la ferme décision de s’identifier à Christ et aux souffrances qu’il a dû endurer pour nous. En souffrant pour la justice, il rompt avec le péché. Il mène une vie imprégnée de justice. En ce sens, il a cessé de pécher. Il a brûlé tous les points qui le conduisaient au péché.
La souffrance qui résulte de la foi en Christ entraîne le croyant à ressembler de plus en plus à son Maître. Et à mesure que cette identification se raffermit, le péché perd graduellement de son attrait. Celui qui aura reconnu la valeur de la souffrance s’apercevra aussi qu’elle peut contrecarrer la puissance du péché en donnant l’occasion à la puissance de Dieu de se manifester. La souffrance devient ainsi un instrument spirituel favorisant le développement du chrétien qui dépend de la grâce de Dieu.
Vivre selon la volonté de Dieu
Le verset suivant, dans cette première lettre de Pierre 4, nous permet d’avancer ce quatrième point. Il affirme que la souffrance amène le croyant à suivre la volonté de Dieu. Celui qui a connu la souffrance dans la chair, non seulement en a-t-il fini avec le péché, mais il vit désormais selon le vouloir divin. Voici ce qui est écrit en 1Pierre 4.2.
1Pierre 4.1. … celui qui a souffert dans la chair en a fini avec le péché,
2 afin de vivre, non plus selon les convoitises des hommes, mais selon la volonté de Dieu, pendant le temps qui lui reste à vivre dans la chair.
La souffrance nous pousse à rompre avec le péché et nous motive à vivre selon le désir de Dieu. Celui qui n’est pas prêt à accepter la souffrance montre qu’il hésite à soumettre entièrement sa vie à la volonté de Dieu. Pourquoi se soumettrait-il? À moins d’avoir un esprit disposé à vivre selon la volonté de Dieu et non pas selon les passions humaines, vous n’accepterez pas la souffrance. Vous chercherez à la résister. Vous allez grogner. Vous allez pester.
Le Seigneur Jésus n’a jamais hésité à soumettre sa volonté à celle de son Père. Et il a accepté la souffrance avec joie. Son attitude à l’égard de la souffrance lui permit d’apprendre l’obéissance. Il a appris à vivre dans un esprit de soumission à la volonté de Dieu. L’auteur du livre aux Hébreux nous révèle que Jésus a appris, bien qu’il fût le Fils, l’obéissance par ce qu’il a souffert (Hébreux 5.8). Même si Jésus est le Fils de Dieu, il a dû apprendre l’obéissance par les choses qu’il a souffertes. Si Jésus a dû apprendre l’obéissance par ses souffrances, à plus forte raison devrons-nous apprendre l’obéissance par nos souffrances. La souffrance devient ainsi l’école où on apprend l’obéissance. La souffrance nous enseigne la pertinence de l’obéissance. Car c’est dans la souffrance que nous prenons pleinement conscience de la nécessité d’obéir à la volonté de Dieu.
Assurer la croissance spirituelle
Ceci nous amène au cinquième point. Voici comment on peut l’exprimer simplement. La souffrance nous fait mûrir spirituellement. La souffrance nous permet d’acquérir de la maturité. Lisons Hébreux 2.10.
Hébreux 2.10. Il convenait en effet à Celui par qui et pour qui tout existe, et qui a conduit beaucoup de fils à la gloire, d’élever à la perfection, par la souffrance, l’auteur de leur salut.
Remarquez ceci. Comment Jésus a-t-il été rendu parfait? Par la souffrance. La maturité spirituelle s’acquiert au travers de la souffrance. La souffrance constitue le moyen par lequel nous croissons en maturité.
Le Seigneur Jésus nous a communiqué cette vérité quand il a enseigné la Parabole du semeur. En Matthieu 13.5-6, il raconte que les graines ayant poussé dans un sol rocailleux n’ont pas pu survivre parce que leurs racines n’arrivaient pas à pénétrer assez profondément dans la terre. La chaleur du soleil a brûlé ces plantes dont les racines étaient trop courtes. Cette image présente le soleil comme étant la cause de la destruction des plantes. À quoi correspond le soleil dans cette parabole? Le Seigneur nous le dit sans ambiguïté aux vv. 20-21.
Matthieu 13.20. Celui qui a reçu la semence dans les endroits pierreux, c’est celui qui entend la parole et la reçoit aussitôt avec joie;
21 mais il n’a pas de racines en lui-même, il manque de persistance, et, dès que survient une tribulation ou une persécution à cause de la parole, il y trouve une occasion de chute.
Il est difficile d’être plus explicite. Le Seigneur dit que le soleil symbolise la persécution et les tribulations que doit endurer l’homme qui a accueilli la parole de Dieu dans son cœur. Et j’aimerais que vous preniez note de cette observation. Le soleil qui a fait croître les plantes, ce même soleil peut également détruire toute plante qui n’a pas assez de racine. Le soleil, i.e. la persécution, insuffle la vie à certains, et donne la mort à d’autres. La souffrance donne de la maturité aux plantes qui sont enracinées dans une bonne terre. À l’opposé, cette même souffrance causera l’anéantissement de ceux dont la vie n’a pas pris racine dans la justice.
Nous pouvons donc voir ici que c’est la persécution qui fait grandir le croyant, à l’instar du soleil qui fait pousser les plantes. Notre développement spirituel est directement relié à notre niveau d’exposition à la chaleur du soleil, au feu cuisant de la persécution.
Achever ce qui manque aux afflictions du Christ
Examinons maintenant le sixième point sur le rôle de la souffrance dans la foi chrétienne. Paul fait une révélation à la fois importante et surprenante en Colossiens 1.24. Voici ce qu’il écrit.
Colossiens 1.24. Je me réjouis maintenant dans mes souffrances pour vous; et ce qui manque aux souffrances de Christ, je l’achève en ma chair, pour son corps, qui est l’Église.
Remarquez le ton réjouissant de ce verset. ‘Je me réjouis dans les souffrances que j’endure pour vous.’ Paul n’est pas en train de se plaindre. La souffrance ne le fait pas grogner. Bien au contraire. Il trouve de la joie à souffrir pour l’église. Pourquoi cette souffrance lui apporte-t-elle une si grande joie? ‘Parce que dans mes souffrances,’ nous dit Paul, ‘j’achève en ma chair ce qui manque aux souffrances de Christ.’
Voilà toute une affirmation! Que peut-il bien manquer aux souffrances du Christ pour son église? Car Paul écrit d’une manière catégorique. Les afflictions qu’a connues Jésus durant son ministère terrestre sont incomplètes. Et Paul déclare qu’il veut suppléer dans sa chair à ce qui manque.
Voyez-vous, les tribulations du Christ nous ont permis d’obtenir la réconciliation avec Dieu. Il n’y a que le sang de Jésus qui puisse enlever les péchés du monde. Qu’on ne vous dise pas le contraire. Même si nous devions mourir sur une croix, notre propre mort n’aurait absolument aucune incidence dans le processus de réconciliation entre Dieu et les hommes. Par ailleurs, il y a un aspect de la souffrance du Christ, essentiel au salut de l’église, qui reste inachevé. Et c’est à nous qu’il incombe de souffrir le reste des afflictions de Jésus. Alors en quoi consiste notre participation aux souffrances du Christ? Voyez-vous, il y a un prix à payer pour annoncer l’évangile à toutes les nations. S’il Paul n’avait pas souffert, comment l’évangile serait-il parvenu aux oreilles de ceux qui se trouvaient dans son champ de mission? La proclamation de l’évangile est rendue possible par la participation d’hommes et de femmes qui sont disposés à souffrir pour Christ, tout comme Paul a souffert dans sa chair pour Christ. Personne ne pourrait bénéficier du sang de Jésus si nous ne contribuons pas à l’annonce de la bonne nouvelle au monde entier. Et en joignant nos forces aux efforts d’évangélisation de l’église, nous devons nous attendre à souffrir, tout comme Paul a souffert.
En résumé, nous pouvons affirmer que la souffrance des fidèles est une composante essentielle du salut de l’humanité dans le sens que sans cette souffrance, l’évangile ne pourrait pas être proclamé aux quatre coins de la terre. Et c’est à vous et à moi qu’il revient d’en endurer la souffrance. C’est à cela que Paul faisait allusion quand il parle ‘d’achever ce qui manque aux souffrances de Christ.’ Dieu nous a laissé la responsabilité de compléter cet aspect des souffrances de Jésus pour le salut des hommes. Et nous participons à ses souffrances lorsque nous annonçons l’évangile aux hommes.
S’approcher de Dieu
Il y a une autre raison qui devrait nous inciter à nous réjouir lorsque nous souffrons pour la justice. Voici le 7ième point. C’est au travers de la souffrance que la présence de Dieu se manifeste avec le plus d’intensité. Tous ceux qui ont souffert pour Christ peuvent attester la réalité de ce fait. La souffrance a été pour eux une occasion de s’approcher de Dieu.
Rappelez-vous de cet incident lorsque Paul et Silas furent jetés en prison. Comment ont-il réagi? Vers le milieu de la nuit, Paul et Silas priaient et chantaient les louanges de Dieu (Actes 16.25). Ils se réjouissaient d’être en prison pour Dieu. Le Seigneur se trouvait parmi eux, au milieu de cette affliction. Il manifesta sa présence de façon concrète en provoquant un tremblement de terre dont la force ébranla les fondements de la prison. Voilà un vibrant témoignage de la présence palpable de Dieu dans la souffrance.
Regardons un autre exemple. En 2Timothée 4.16-17, Paul dit, Dans ma première défense, personne n’a été avec moi, mais tous m’ont abandonné …. Mais le Seigneur s’est tenu près de moi et m’a fortifié… Lors de son procès, Paul devait se défendre seul. Il n’y avait personne pour l’assister. Mais Dieu se tenait auprès de Paul pour lui donner des forces. Encore une fois, nous voyons que Paul pouvait compter sur la fidèle présence de Dieu au milieu de sa souffrance.
Appartenir à la lignée des prophètes
Et finalement, nous avons ce 8ième point. Pourquoi devrions-nous nous réjouir lorsque nous souffrons pour Christ? Le Seigneur donne une réponse spécifique dans sa propre Béatitude. En Matthieu 5.12, il dit, Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse, parce que votre récompense sera grande dans les cieux. Pourquoi votre récompense sera-t-elle si grande? Car en souffrance pour la justice, vous faites plaisir à Dieu et vous avez l’honneur d’appartenir à la même lignée que les prophètes d’autrefois. Car c’est ainsi qu’on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés. En endurant la souffrance, vous fournissez l’évidence que vous êtes un vrai prophète de Dieu.
Vous savez, tous les disciples sont appelés à être des prophètes du Christ, des prophètes qui ne reculent pas devant l’adversité pour faire parvenir la bonne nouvelle du salut à tous les peuples de la terre. Et lorsque vous endurez la souffrance et la persécution dans cette mission d’évangélisation, vous démontrez non seulement que vous êtes un fidèle disciple mais aussi un vrai prophète de Dieu. N’est-ce pas là une magnifique raison de se réjouir?
Je prie Dieu que tous les points mentionnés dans cette étude vous inciteront à apprécier la valeur spirituelle de la souffrance. Elle ne devrait plus nous consterner ni nous démoraliser. Bien au contraire, la souffrance pour la justice devrait être perçue comme un privilège dont jouissent tous les chrétiens authentiques. C’est ce que Paul déclare en Philippiens 1.29 : Car c’est par sa faveur qu’il vous a été donné, non pas seulement de croire au Christ, mais encore de souffrir pour lui.